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À la découverte de la Cité Montmartre-aux-artistes

Publié le 14 Décembre 2021

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Au 189 rue Ordener, dans le quartier des Grandes-Carrières à Montmartre, se trouve une construction assez atypique : la cité Montmartre-aux-artistes. Il s’agit d’un édifice des années 1930, conçu par l’architecte Adolphe Thiers.

À l’intérieur, on peut trouver près de 180 ateliers-logements, ce qui fait de ce lieu la plus grande cité d’artistes de toute l’Europe.

Aux origines de la Cité Montmartre-aux-artistes

Dans les années 1920, on déplorait dans le quartier Montmartre le fait que beaucoup d’artistes modestes avaient des difficultés à se loger, notamment parce que les grandes opérations immobilières qui se déployaient dans le 18e arrondissement n’allaient pas dans leur sens.

Initiée par Jean Varenne, alors conseiller du quartier des Grandes-Carrières, la Cité Montmartre-aux-artistes ambitionne dès sa création de proposer des ateliers d’artistes, destinés à tous les créateurs cherchant un lieu où se loger et travailler à Paris.

Dès les premières années d’existence de cette cité d’artistes, on organise de nombreuses manifestations et expositions dans le but de soutenir les locataires, qui rencontrent souvent des difficultés financières.

Tout au long des années 1930, on rencontre un certain nombre de problèmes dans la gestion de la cité. Ce contexte complexe encourage les locataires artistes à éditer leur propre journal, qui est rapidement baptisé « Le Défenseur de Montmartre aux Artistes ».

L’horizon s’éclaircit pour la Cité Montmartre-aux-artistes en 1936, quand la Ville de Paris rachète ses trois immeubles et reprend également la gestion des bâtiments qui ne sont pas terminés, ainsi que des cours encore boueuses et des ateliers peu confortables.

Bien qu’elle puisse susciter la curiosité des passants aujourd’hui, il est important de savoir qu’à sa genèse, cette Cité des artistes n’offrait pas la vie de rêve qu’on imagine pour les peintres et autres dessinateurs. À titre d’exemple, quand Paris l’a rachetée en 1936, il n’y avait même pas de chauffage sur place dans les ateliers.

Pourquoi est-il si difficile de gérer la Cité Montmartre-aux-artistes ?

Quand on consulte la liste des personnalités qui ont résidé dans la Cité Montmartre-aux-artistes, on trouve beaucoup de peintres, mais aussi des graveurs, des sculpteurs, des professeurs de musique et même des cinéastes ainsi que des comédiens.

Depuis que le bâtiment a été repris par la ville de Paris en 1936, la priorité est bien réservée aux artistes pour intégrer la structure. Mais faute de candidatures éligibles, on a aussi accepté d’accueillir des familles classiques dans le bâtiment, ce qui a rapidement créé une mixité sociale et professionnelle qui n’était pas prévue dans l’établissement.

Alors même que la durée moyenne d’occupation des ateliers est de 27 ans, les places à la Cité Montmartre-aux-artistes deviennent extrêmement chères. C’est la raison pour laquelle, en 2009, la ville de Paris a demandé à l’office public de produire un résumé des conditions d’utilisation des ateliers, pour imaginer des solutions permettant de satisfaire tout le monde et d’être juste.

Malheureusement, la gestion de ce bâtiment reste très complexe, pour plusieurs raisons plus ou moins évidentes : il existe un véritable vide juridique autour de la gestion des cités d’artistes, plusieurs associations qui se mobilisent valorisent des points de vue opposés sur la manière de la gérer et les listes d’attentes ne cessent de s’allonger.

En dépit de ses difficultés structurelles, Montmartre-aux-artistes continue de rayonner dans son quartier et de susciter la curiosité de tous. Chaque année, en marge de la fête des Vendanges, on peut visiter les lieux à l’occasion des portes ouvertes, pendant lesquelles on organise également des expositions artistiques.

Incontestablement, la Cité Montmartre-aux-artistes fait partie des monuments qui alimentent le charme du quartier, et qui font de lui un espace toujours plus recherché par les touristes et les parisiens en quête de découvertes.

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