S’il est toujours resté très attaché à sa région d’origine, la Franche-Comté, Marcel Aymé est, progressivement, devenu un vrai parisien. Dans ses différentes œuvres, il n’a pas hésité à mettre en scène la figure du « Parigot », avec la petite bourgeoisie dans Le Bœuf Clandestin (1939) ou encore les intellectuels dans Travalingue (1941).
La vie de Marcel Aymé à Montmartre
Dès l’année 1928, Marcel Aymé s’installe sur la Butte Montmartre. Avant cela, il habitait déjà Paris, mais avait changé d’adresse à plusieurs reprises. La Butte sera le lieu sur lequel il restera jusqu’à sa mort. Pendant la guerre, il écrit énormément et parvient à être publié, dans les journaux, sous forme de feuilletons. Le Passe-muraille est l’une de ses nouvelles les plus connues, alors même qu’il produit également des romans comme La Belle Image ou encore La Vouivre. En parallèle, Marcel Aymé possède la casquette de dialoguiste de cinéma, avec l’aide du metteur en scène Louis Daquin.
La grande carrière théâtrale de Marcel Aymé
En 1948, le metteur en scène Douking s’intéresse enfin aux œuvres de Marcel Aymé – il en sélectionne une de 1932, Lucienne et le Boucher. À l’époque, Louis Juvet avait refusé de faire jouer ce texte, contrairement à Douking qui lance, avec cette pièce, la carrière théâtrale de l’artiste vivant à Montmartre. De nombreux autres succès viendront ensuite ponctuer la carrière de Marcel Aymé : Clérambard en 1950, La Tête des autres en 1952 ou encore Les Oiseaux de lune en 1955.
Un style unique pour un artiste hors-norme
Dans un style très élaboré, Marcel Aymé écrit sur les travers de l’homme et perce les secrets les plus cachés de la société dans laquelle il vit. Très souvent, on l’accuse d’avoir une vision très noire du monde : il y voit de l’hypocrisie, de l’avidité, du mépris ou encore de la violence. Pourtant, dans tous ses écrits, des notions aussi positives que la camaraderie, l’amitié, le dévouement ou l’indulgence sont insérées.
Le réalisme avec lequel Marcel Aymé dépeint les scènes de ses œuvres rappelle Balzac ou Zola qui, en leur temps, innovaient avec des portraits très précis de la société à un instant T.
Cependant, loin de se calquer sur les styles de ses prédécesseurs, Marcel Aymé développe un registre fantastique, notamment dans Le Passe-muraille, livre dans lequel le personnage de Duthilleul est coincé à l’intérieur d’un des murs d’une maison de la
rue Norvins, dans le
18ème arrondissement.
Une place en l’honneur de Marcel Aymé
Sur la place Marcel Aymé, vous pouvez aujourd’hui trouver l’
agence Immopolis. Cependant, la ville de Paris a également choisi de rendre hommage à l’artiste sur cette place. On y trouve une statue encastrée dans un mur, qui interpelle forcément dès le premier coup d’œil. Quand on s’intéresse un petit peu à l’univers de l’artiste, on se doute qu’il s’agit d’un élégant clin d’œil à Duthilleul, le malheureux personnage enfermé dans le mur d’une maison rue Norvins. La sculpture a été réalisée par l’acteur et sculpteur français Jean Marais.[:]